On évalue It 6,000 to nornbre des Arahes qui ont pen
dans Constantine. L'armCe du hey est intacte, maij elk
esten fuite. et les tribus qui sont hostiles a Achmet se
chargerotitsans doute de Ic battre.
Nos blesses vont dire cnvoyés en France; on laissera
les malades a Bone.
II West pas vrai quo Ic gCuéral VailCe ait demandC des
ren forts.
On lit dans 1'Eclaircnr (IC 'a 1II!eliterrande:
Par demix paquebols arri yes cc matin , nous avons
reçu des nouvelles do notre armée de Constantine. Voici
celles qu'apporte la Chimre ;cUes sont olilcielles:
Le chef de l'état-major general de l'arrnCe écrit de
Constantãue , sous Ia date du 13, que l'armCe est entree,
cc mOme jour, dans Constantine, après un assault eneur-
trier et une defense opiniiutre de maison en maison, de In
part des Arabes. -
Cette victoire nous a fait éprouvcr une perte bien
sensible: M. legouverneur-gCnëral comic deDamrérnont
a etC tue d'un coup de canon , le 12, en examinant la
brèche de très.près.
Le general Perregaux a eté blessé an rnCme instant
qu'il se penchait pour relever le corps de son chef ; M. to
colonel Combcs , du 47e blessegrièvement Ic 13, est
mort peu de Lems après des suites de sos blessures.
M. Le lieutenant-general comic Vallée a prisle corn-
mandemnent de l'armCc.
Le bey a pris la fuite. -
Une autre lettrc du general Perregaux Porte
L'arrnce est entree Ic 13 It Constantine : on s'est battu
on ville de hulL heures du matin a midi; it a fallu prendre
maison a maison.
Constantine Ctait dCfendue principalement par les Ka-
byles de Bougie. Le bey est reste en dehors de la yule.
On a trouve dans la place une assez grande quamititC de
yivres.
- Très-peu de Iettres datées de Constantine sent arri-
vécs a Bone. It faut done se méfier des details qu'on
pourrait dormer sur nos operations.
On a dit quo la place de Constantine n'a cede qu'au
cinquièrne assaut ; cette version nous parait invraisem-
blable. Le colonel Larnoricière , qui a etC ICgèrement
blessé , West pas mort , commne Ic bruit en a couru.
Notes ajobitons a c.s details ceux que nous trails-
met notre correspondant
Toulon, 22 octobre 1837.
La Chimre,capitaine Jannin , lieutenant de vais-
sean , eSt enlin arnivCe cc matin, venant de Bone , avec
des dépmches officielles annonçant la prise de Constantine
II était six heures et dernie Iorsque cc bateau est venu
prés la mature pour prendre garde de santo ; it était sans
pavois, son artillerie est reside muette , et l'on s'atten-
dait a des nouvelles fâcheuses; un second bateau it va-
peur, to7'arlare,capitaine Poultier , lieutenant de
vaisseaU , puis Un troisième , Ic Phare,capitaine Du-
pare, lieutenant de vaisseau, sont arrives de quart-d'heure
en qutrt-d'heure , faisant Ia mème manouvre. On a
cru que ces trois bâtimens venaiert chercher des ren-
forts ; maiS It cette consternation d'un moment a succCdé
la joie causée par la nouvelle de la prise de Constantine,
nouvelle oflicielle cette fois, et apportée a Bone non par
Un Arabe , mais Par des Francais qui étaient port eurs des
depecltes du general en chef.
Void, d'après les communications oulIcielles et offi-
cieuseS , et d'après les corresiondances particulières , Ic
récit Ic plus circontancié qui se puisse faire sur les docu-
mnenS apportés par InChimCre:
La premiere brigade, commandéc par M. to due de
Neinours , acait etc dësignCe pour monter la premiere b
'assaut ; dIe Ctait placCc dans Ic faubourg entre les portes
Bab-el-Djedid et Bab-el-Oued qui Went entre dies qu'un
intervallede 60a80 metres; quelques compagnies occu-
paient lestombeauxqui font face a [a Porte Bab-eI-Gubia,
et les ecuries du bey. Tons les efforts des assieges se por-
tèrentsur n's trois points défenduspar plusieurs batteries
dont lesfeux so, croisent et battent lea avenues. En mêmne
terns , la brigade du general Trézel , placéc derriere les
travailleurs pour les protégcr, Ctait attaquCe vigoureuse-
ment par l'armée du hey, et repoussa tons les efforts qui
furent tentes pour la deloger. Elle a , dit-on , assez souf-
fert dans ces combats multiplies.
Le general en chef, accounpagnC de M. Perregaux
chef de l'etat-major-gcneral , du general Vallée et de tout
Son état-major, s'appproclia de Ia ville sons Ic feu de
l'artillcrie, pour voir si cette bréche pouvait donn2r pas-
sage aux troupes, Un boulet frappa M. DarnrCmont et,
mutila son corps. Le general Perregaux recut uric balle
au visage qui to blessa assez grièvement , cequi , an reste,
n'aPu in forcer a abandonner son service. Le génCral
Vallée, le plus ancien en grade, pnit imrndiatcmenl Ic
comnmandemneni en chef des troupes et ordonna l'assaut.
A cot ordre , ilOS troupes se précipitèrent vers les
murailles , ci se maintiurent stir la brèche mill instant
mais, accueillies par une fusillade des plus vives, et trou-
vant une rCsistance trop forte , dIes se retirérent ; I'artil-
lerie continua son feu , d'autres assauts furent kvrés
mdis efforts inutiles, la garnison se défendait avec un id
acharuement , qti'iL fallut rcavoyer an lendemain les nou-
velles attaques.
.es correspondances ne disent pas Si CC fut la méme
brigade qui tenta tons les assauts , OU Si chaque brigade
vint it son tour. II est toutefois probable, puisqu'il y a eu
cinq assauts , que la brigade Nemours est entrée la pre-
mie dans Ia yule , quo cliacune a fait mine tentative , et er
quo la premiere et montée deux fois a l'assaut.
a
I: c 13 , la brèche était pIUS praticable; it était
cramndre que les troupes ne so dCcourageassent , et St to
siege avait durCqtielquesjours encore, les vivres auraicnt
pta manquer ; it fut done résolu, dans un conscil tent pen-
ant Ia unit, quo tomics moyens dont on pouvait dis-
poser seraient employes pour s'emparer de la yule a tout
Prix. L'artillerie avaiL dthnoli l'enceiute qui lie les deux
portes du sud-ouest CL l'on apercevait les premieres
,
masons de In ville. Nos troupes excitCes par la résis-
,
tance des assiCgCs et par los pertes sensibles quetles avaicnt
eprouvees, se prCcipitèrent avec fureur vers la brCcheet
S y Ctablirent malgré Ic feu des assiégCs ; dies s'emparè-
mais la villc
rent des batteries. Le rempart était pris ,
dCfendait encore car Ies Turcs ne connaissent pas de
so ,
capitulations. Nos troupes s'étaient brillanenent coil-
duiites. Mais ici commence un tableau bien sombre; it
fallut prendre chaque maison Ii I'assaut, et Ic carnage fut
horrible. Dc pareilles scenes no s'étaient plus renouvelêes
depuis Ic siege de Saragosse : nos soLdats exaspCrés no
faisaient plus de quartier.
Nowne savous PBS CC qui a pa se passer i8 Ia Porte del
Cantara par laquelle les debris de la garnison et to po-
,
pulation 1)otIvaient s'enfuir ; IN Ctaient nos batteries de
Mansoura. Le due de Nemours a voulu arrdter Ic sac de
la yule ; mnais it n'Ctait guCre possible de faire executer
ses ordies.
Les troupes étaient installées dans la yule le 14. Le
génCral Vallée qui probablement no connaissait pas les
, ,
instructions dorinécs par Ic gouvernement an general
et it les attendra a
Damrémont, a demandC des ordres ,
Constantine.
-
Sur Ic méme terrain omt furent tucs I'annCe dernière
M. Ic chef d'escadron de Richepense et M. Ic capitaine
du genie Grand, nousavons perdu Ic brave colonel Corn-
bes, du 47°, l'un de nos meilleurs olliciers supérieurs de
l'armée d'Afrique, auquel on avait plusieurs fois conuiC
col
Ic comrnandement d'une brigade. M. LamoriciCre , o
-nel des Zouaves, a CIC blesse très-dangereusement. On
évalue notre Porte a 1,000 otficiers, sous-otliciers et sol-
dats tués, et a 12 on 1 5 00 blesses. Les depêches oflicielles
ne portent que 300 morts et 300 blesses ; ces derniers vont
être envoys en France.
Les assieges ont eu, dit-on 6,000 hornmes tuCs, plus
,
Les hahitans qui ont etC victimes du premier moment
d'exasperation de nos soldats. L'agha avait fait demander
la cessation du sac de la yule ; mais comme nous l'a-
vons dit c'Ctait chose impossible. M. le due de Nernours
,
a seulement pu rnettre quelqnes chirurgiens a la dispo-
sition du bey pour faire panser les blesses de l'armée en-
nemie.
Ic bey avait encore, lors de Ia prise de Constantine,
tine arrnée de 10 It 1 2 ,000 hommes, mais deja Ic 14 la
dósertion avait commence, et si Achmet West pas ma!-
traité parses propres troupes, it pent s'atteudre aux at-
taques de toutes les tribus qu'il a contre lui et qui von-
dront se venger de tout cc qu'iI lour a fait soulirir.
D'apras toutes les probabilitCs nous pourrions gar-
.
der aisément cc beylick et y dominer avec I'appui des
tribus qui Ctaient fatiguCes du gouvernement d'Achmet
La dCtermination quo prendra Ic gouvernement aura une
grande influence sur I'avenir de la colonic d'Afrique.